La juge. Une femme dans la magistrature. Introduction

MLF, Jeanne Rouff, Berthe Lutgen, Justiz, Event

Als Deel vum Konferenzzyklus „Expressions of Humanity“, hunn d’Rosa Brignone an d’Karen Wauters vun Time for Equality, déi italienesch Riichterin Paola Di Nicola op Lëtzebuerg invitéiert. Ech haat d’Freed an d’Éier am Numm vum CID d’Begréissung vum Event „La juge. Une femme dans la magistrature“ ze maachen.

Quand Time for Equality nous ont contacté en automne 2018 pour la co-organisation de cet événement, c’était une décision facile. Les thèmes traités ce soir: le rôle et la représentation des femmes dans la magistrature, les violences sexuelles, les violences domestiques et le traitement des victimes, sont tous liés au sujet du sexisme structurel, un sexisme qui est, comme la désignation le dit, profondément ancré dans nos structures et dans nos mentalités. Toutes les intervenantes et les intervenants de ce soir, comme sûrement aussi beaucoup d’entre vous dans le public, luttent quotidiennement contre ce sexisme et ses conséquences.

Créé en 1992, le Centre d’Information et de Documentation Femmes et Genre, dit CID, vise à sensibiliser aux questions du genre, à contribuer à l’égalité entre tous les sexes et à lutter contre les sexismes. C’est un lieu pour toute personne qui s’intéresse au féminisme, aux thématiques du genre et à l’égalité entre les sexes et qui lutte contre les rôles stéréotypes attribués au genre, un lieu de lecture, de recherche, de rencontre et de solidarité en plein centre-Ville de Luxembourg.

Dans nos locaux se trouvent une bibliothèque qui héberge plus de 28 000 livres et des périodiques, une médiathèque avec 6 000 Cds, et des partitions de compositrices.

Le CID gère aussi les archives du mouvement de libération de femmes, le MLF luxembourgeois. Berthe Lutgen, qui est parmis nous ce soir, n’est pas seulement l’artiste qui a créé les oeuvres exposées, mais elle a aussi initié la création du MLF.

Nous disposons aussi du legs de la juriste et féministe Jeanne Rouff. Jeanne Rouff qui est née en 1928 et décédée en 2012, était la première procureure au Luxembourg. C’est grâce à son engagement auprès des femmes juristes que l’ancien droit civil était réformé en 1972 et 1974 de manière que la femme n’était plus traitée comme mineure après mariage avec un homme. Jeanne Rouff a aussi écrit un article titré “Un office essentiellement viril – les premières femmes au barreau de Luxembourg” qui est apparu dans le livre “Wenn nun wir Frauen auch das Wort ergreifen” (en français: quand maintenant les femmes aussi prennent la parole). Ce n’est qu’une raison de plus pourquoi le CID est fier d’avoir pu contribuer humblement à l’organisation de cette soirée.

Au Luxembourg, la première avocate a commencé son travail en 1923, c’était Marguerite Welter. Quand elle commençait ses études en droit, les femmes n’étaient pas encore autorisées à exercer les métiers de juristes.

Depuis cette date, de nombreuses lois et changements sociétaux ont amélioré le respect des droits des femmes et l’égalité entre les hommes et les femmes.

Aujourd’hui il y a au Luxembourg plus de jeunes femmes qui entament des études de droit que de jeunes hommes. En 2015 il y avait au parquet général 131 juges femmes contre 81 juges hommes. Mais nous ne vivons pas encore dans une société égalitaire qui est basée sur une culture de droits humains. Le sexisme structurel comme individuel sont encore omniprésents avec toutes les conséquences que cela emmène.

Parmi vous, dans le public, sont de nombreuses juristes et futures juristes qui sont confrontées tous les jours aux inégalités persistantes. Merci beaucoup d’être venues ce soir. Je vous invite à vous joindre aux discussions, à partager votre opinion et vos expériences, car c’est vous les expertes de la magistrature luxembourgeoise.